Histoire de la commune
Une occupation ancienne
Le site de Schirrhein est occupé dès l’âge de Bronze, comme l’attestent les nombreux tumuli du secteur Kirchlach. A l’époque romaine, une importante route stratégique, reliant Brumath –Brocomagus- à Seltz –Saletio-, traverse le territoire.
Vers 400 après Jésus-Christ, les Huns et les Alamans envahissent le pays et s’installent dans notre région. Peu à peu, le site est abandonné et restera longtemps inhabité. Le territoire de l’actuel Schirrhein, sous la dénomination Rieth, est mentionné pour la première fois dans l’Histoire le 20 mai 1257, dans une charte signée à Wissembourg par Richard de Cornouailles. Cette charte confirme Haguenau dans ses droits et privilèges sur le district.
Le 4 mai 1521, l’empereur Charles Quint, au Reichstag de Worms, par lettres scellées, confirme ces droits et ces privilèges.
La fin du Moyen-Age et le début du XVIème siècle sont pour notre région, une période de prospérité et de paix. Mais la guerre de Trente Ans (1618 –1648) rend le pays exsangue. Pour assurer son repeuplement l’Alsace devient une terre d’accueil, de nombreux colons venus de Suisse, du Pays de Bade et de Bavière s’installent ainsi dans notre cité. Certains noms de famille usuels dans la localité témoignent de l’origine des ancêtres : les Appenzeller et les Schiffli sont venus de Suisse, les Dorffer, Gentner, Heisserer et Schmitter d’Allemagne du Sud.
C’est seulement au temps de la Révolution Française (1789) que notre localité est soustraite à l’administration de la ville d’Haguenau et érigée en commune indépendante.
Emigrations successives
Au XIXème siècle, la misère, la pauvreté du sol et l’absence d’industrie poussent de nombreux villageois à émigrer, tout d’abord vers la Russie (1803 – 1811), puis vers les États-Unis d’Amérique (1820 – 1870). Cette dernière émigration est massive et touche de nombreuses familles de la localité. De 1843 à 1852 par exemple, 302 personnes quittent Schirrhein, la plupart pour le Nouveau Monde. Leurs destinations de prédilection sont l’Ohio et le Missouri, où une importante colonie s’établit à New Hamburg et à Kelso. Ces pionniers portent les noms de Halter, Heisserer, Dannenmuller, Schott, Schitter, Brucker, Mosser, d’autres encore.
Des pierres tombales rappellent aujourd’hui leur souvenir. Ceux qui restent sur place vivent d’une maigre agriculture, et surtout du bûcheronnage dans la forêt de Haguenau. Au début du XXe siècle, la population, composée essentiellement de journaliers, doit souvent s’expatrier, temporairement ou définitivement, vers des régions et des localités industrielles plus riches.
Aujourd’hui
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale l’agglomération s’est considérablement agrandie vers le nord, grâce à la création de plusieurs lotissements, réalisés à la suite d’échanges avec la forêt indivise d’Haguenau.
Ces opérations entraînent des modifications successives des limites territoriales des communes de Schirrhein et d’Haguenau. C’est aussi l’époque des grands travaux communaux (réseaux d’eau potable et d’assainissement, construction des écoles, des stades, des équipements socioculturels…). Aujourd’hui, Schirrhein est une cité résidentielle avec de nombreuses activités artisanales, commerciales et de services, qui répondent à tous les besoins de la vie quotidienne.
La plupart des actifs travaillent à l’extérieur, dans les bassins d’emploi de Strasbourg, Haguenau, Bischwiller, mais aussi à Bühl, Rastatt et Karlsruhe. Quelque 237 enfants sont scolarisés dans nos écoles maternelle et élémentaire intercommunales, avant de rejoindre le collège de Soufflenheim.
Jadis, les maisons étaient toutes construite d’un seul côté de l’artère principale, l’autre étant occupé par le massif forestier, d’où le dicton qu’à Schirrhein « were d’Eierküeche numme uff einere Sitt gebache » (Les crêpes ne sont cuites que d’un côté).
La signification du toponyme « Schirrhein »
Les lexicographes sont en désaccord sur la signification du toponyme. Les uns pensent qu’il faut interpréter «Schir-rein/rain» comme «le talus des granges». D’autres, partant de «Schier-ried» (de Scheer/Schär + Ried) soutiennent qu’il faut comprendre «pente qui borde le Ried»
Le blason
Le blason originel de Schirrhein représente une roue de moulin. Cependant il n’y a jamais eu de moulin dans le village, pas même un cours d’eau assez puissant pour tourner une roue. Il est probable que le blason a été « importé » par des immigrants venus des contrées montagneuses, riches en moulins, de la Forêt-Noire, de Bavière ou de Suisse.
Le 2 juin 1962 le conseil municipal a adopté les armoiries actuelles. Elles représentent une hache, symbole du gagne-pain d’autrefois, et une moitié de rose, en souvenir de l’ancienne dépendance vis-à-vis de la ville de Haguenau.